Prévisions inflation 2025 : Plus probable de baisser ou de monter ?

Un consensus a rarement aussi vite volé en éclats : l’accalmie attendue sur l’inflation en 2024 s’est heurtée à la réalité têtue des étiquettes, particulièrement dans les rayons des supermarchés et au cœur des services du quotidien. Les prévisions de la Banque centrale européenne tablaient sur une respiration des prix, mais les résistances sectorielles, notamment dans la restauration, la santé ou l’énergie, ont redessiné le paysage. Résultat : le noyau dur de l’inflation, expurgé de l’alimentaire et de l’énergie, reste perché au-dessus de la cible affichée par Francfort.

Le monde de la finance n’a pas tardé à revoir ses copies. Plusieurs établissements, flairant que le reflux des prix se ferait attendre, intègrent déjà un maintien prolongé des taux élevés. Entre signaux de croissance en panne et emploi qui demeure solide, l’exercice de la prévision pour 2025 tient du numéro d’équilibriste : chaque paramètre semble prêt à déjouer les scénarios les mieux ficelés.

Où en est l’inflation en 2025 ? Un état des lieux chiffré et comparatif

Pour comprendre où en est l’inflation en 2025, quelques données-clés s’imposent. L’indice des prix à la consommation en France s’établit autour de 2,6 % sur un an, selon l’Insee. La zone euro n’est pas très loin, à 2,4 % au premier trimestre, sous l’effet de poussées en Espagne et en Italie, alors que l’Allemagne et la France affichent des valeurs en retrait. Ce retour graduel vers la fameuse cible de 2 % de la BCE s’effectue dans un climat de déséquilibres persistants : les services tirent encore les prix vers le haut, l’alimentation se tasse mais sans virage brutal, et l’horizon d’une correction nette tarde à se dessiner.

Comparer les grands voisins européens révèle des fractures tenaces. L’Allemagne, longtemps présentée en modèle de tempérance, paie aujourd’hui le contrecoup de hausses salariales et de tensions sur l’offre. L’Italie, de son côté, respire grâce à une accalmie énergétique, là où la France subit encore l’effet de la réforme tarifaire sur l’électricité. Sur le terrain, les ménages français en font l’expérience : carburants et gaz décrochent, mais l’addition reste salée dans les supermarchés, creusant davantage les écarts entre foyers.

Voici, pays par pays, les chiffres marquants à retenir pour 2025 :

  • France : inflation à 2,6 %, croissance du PIB plafonnant à 0,8 %.
  • Zone euro : inflation de 2,4 %, croissance du PIB à 0,7 %.
  • Allemagne : inflation à 2,3 %, croissance du PIB quasiment à l’arrêt.

Dans ce contexte, le marché immobilier français subit la pression. Les prix des logements neufs s’ajustent lentement, freinés par des taux de crédit toujours hauts qui pèsent sur la demande. Les marges de manœuvre des pouvoirs publics s’amenuisent, prises en étau entre une inflation persistante et une croissance atone. Autant dire que la BCE cristallise toutes les attentes : cap sur la politique monétaire, le tempo des annonces et la capacité à relancer la dynamique économique dans les prochains mois.

Quels scénarios pour les taux de crédit immobilier : baisse durable ou rebond à prévoir ?

La question des taux de crédit immobilier occupe le devant de la scène pour les mois qui viennent. Après le choc de 2023, marqué par une ascension fulgurante des taux, suivie d’une accalmie en 2024, tout l’écosystème bancaire s’interroge : la détente de l’inflation suffira-t-elle à faire bouger les lignes ? Les signaux envoyés par la Banque centrale européenne sont observés à la loupe. Aujourd’hui, le taux moyen d’un prêt immobilier sur vingt ans en France flirte avec les 3,9 %, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA.

Certains anticipent déjà un reflux durable des taux immobiliers, surfant sur l’espoir d’une première baisse du taux directeur de la BCE. Mais la prudence domine largement. La croissance du PIB dans la zone euro reste poussive, et l’incertitude ambiante freine l’enthousiasme des banques. Quelques établissements ont commencé à ajuster leurs barèmes, mais la décrue est lente, bien loin des niveaux d’avant 2022.

Deux trajectoires principales émergent à ce stade :

  • Si la BCE amorce réellement une détente de sa politique monétaire, les taux immobiliers pourraient retomber sous les 3,5 % d’ici la fin 2025.
  • Mais si l’inflation repart ou que les marchés se crispent, la stabilisation pourrait l’emporter, maintenant les taux entre 3,6 % et 4 %.

Pour les ménages, la capacité d’emprunt reste sous pression, déjà affaiblie par la hausse des prix au quotidien. Le secteur guette chaque mot de la BCE : la moindre inflexion peut renverser la tendance. Si le pouvoir d’achat ne se redresse pas franchement, la demande de crédit immobilier restera bridée et la reprise du marché résidentiel attendra son heure.

Les facteurs économiques qui influenceront le marché immobilier en 2025 et 2026

Plusieurs paramètres pèseront sur l’évolution du marché immobilier jusqu’en 2026. La croissance du PIB, en France et dans la zone euro, s’annonce déterminante : elle devrait progresser lentement, freinée par un investissement productif en demi-teinte et la prudence des ménages, rendus méfiants par les à-coups du pouvoir d’achat. Le dynamisme de l’emploi, autrement dit, le niveau du chômage, pèsera sur l’accès au crédit et la confiance des acheteurs potentiels. L’Allemagne observe déjà un retour du chômage, tandis que le marché du travail français stagne : autant de signaux qui refroidissent la demande.

Les arbitrages budgétaires à venir pèseront lourd dans la balance. Le futur projet de loi de finances devra composer avec un déficit et une dette élevés, ce qui réduit d’autant la possibilité d’un soutien massif à la construction ou aux aides ciblées. Dans ce paysage contraint, le marché immobilier comptera sur la capacité des banques à offrir des crédits à des conditions supportables. La politique monétaire de la BCE, pilotée par son comité, sera scrutée à chaque réunion : la moindre variation du taux directeur influera directement sur le coût total du crédit et sur le rythme des transactions.

Voici les principaux leviers à surveiller pour anticiper la suite :

  • Le maintien ou la baisse des taux pèsera directement sur la demande, tout comme la confiance retrouvée dans une croissance plus robuste.
  • Le moindre rebond du PIB ou la promesse d’un assouplissement budgétaire pourraient réveiller les envies d’acquisition.

En somme, le marché immobilier français s’adaptera en temps réel à ces équilibres mouvants, tiraillé entre décisions politiques, conjoncture européenne et pressions qui s’exercent sur le modèle du crédit.

Jeune femme avec journal sur fond de skyline urbain et bâtiments

Achat immobilier : pourquoi la période fin 2025-début 2026 pourrait tout changer

À l’horizon fin 2025, le marché immobilier pourrait bien connaître un virage. Plusieurs éléments convergent. D’abord, l’inflation se stabilise peu à peu dans la zone euro, comme le montrent les indices des prix à la consommation : une réelle opportunité pour les candidats à l’achat. Dans le même temps, la Banque centrale européenne ajuste sa politique monétaire : une baisse du taux directeur s’amorce, entraînant dans son sillage une détente sur les taux de crédit immobilier. Cette évolution, attendue par beaucoup, ouvre de nouvelles perspectives à ceux qui veulent contracter un prêt.

Les banques s’attendent à une remontée de la demande. Les analystes surveillent la baisse des taux immobiliers, qui pourrait relancer les transactions. Pour les acheteurs, cela signifie un coût du crédit plus léger et de meilleures conditions pour renégocier ou racheter leur emprunt. Si le prêt à taux zéro est maintenu ou renforcé dans la prochaine loi de finances, la dynamique pourrait s’accentuer davantage.

Dans ce contexte, plusieurs tendances devraient s’affirmer :

  • Les prix de l’immobilier pourraient se stabiliser, voire baisser légèrement dans plusieurs grandes villes.
  • Le nombre de nouvelles constructions devrait ralentir, ce qui exercera une pression sur l’offre.
  • Le profil des emprunteurs évoluera, avec le retour progressif des primo-accédants sur le marché.

La bascule pourrait donc intervenir sans préavis. Après une longue période de blocage liée à la hausse des taux d’intérêt, le marché serait dopé par des conditions de crédit plus favorables et une inflation enfin mieux contenue. À ce moment charnière, investisseurs et particuliers devront redéfinir leurs choix, jaugeant les risques et les opportunités d’un secteur en pleine transformation. La suite ? Elle s’écrira au fil des décisions de la BCE, des inflexions budgétaires et des réactions d’une société désormais habituée à scruter la moindre variation de taux comme un signal décisif.

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